• PLACE BALLANCHE – Atelier documentaire mené en 2009 par Jean-Pierre Sougy« Notre travail d’atelier documentaire se concentre géographiquement sur le quartier Place du Pont/Moncey.
    En vivant et en travaillant dans ce quartier depuis plusieurs années, après y avoir conduit de nombreuses actions, il nous a semblé que la question posée par l’usage et la cohabitation des différentes populations qui y habitent de façon pérenne ou qui le traversent ponctuellement reste entière.L’objet de ce travail est une tentative d’appréhension des modes de fonctionnement et de dysfonctionnement de ce triangle urbain. Comment les habitants de ce quartier s’approprient-ils ce territoire.
    Il concerne l’historique du quartier sa mémoire récente, son actualité et son devenir.
    Il s’adresse aux habitants du quartier et de la ville, ainsi qu’aux associations qui le pratiquent quotidiennement.
    Il s’adresse également aux pouvoirs politiques qui réglementent son usage, tentent de l’inscrire dans une histoire et une politique urbaine globale.

    Un lieu précis du quartier, la place Ballanche qui, pour beaucoup d’habitants s’impose comme une zone de non-droit que l’on évite ou que l’on contourne, soulève des inquiétudes, des peurs, des fantasmes, est au centre de notre étude et de notre action.

    Il ne s’agira pas d’affirmer un point de vue, mais au contraire de le construire. C’est là que les usagers du quartier prennent toute leur place à travers des témoignages, des mises en scène ou des dispositifs filmiques qui rendront compte de leur parole et de leur inscription physique dans le quartier.

    Ce film est également un lieu de dialogue entre les différentes communautés culturelles et sociales, entre les générations. On peut imaginer par exemple un groupe de jeunes interviewant les pouvoirs politiques, un groupe d’enfants s’adressant aux anciens du quartier, ou bien encore un dialogue entre une mère de famille et des représentants de la police municipale (…).

    Plusieurs types d’habitants ou d’usagers sont concernés par notre action et donc seront amenés à y participer :
    -Les usagers adultes qui connaissent le quartier depuis longtemps, qui en ont vécu les transformations successives : disparition de l’Uniprix, modification de la place du Pont , construction du Clip, projet de l’axe Saxe/Paul Bert;
    -Les usagers enfants qui ont un mode de circulation spécifique à la fois ludique : le quartier est un terrain de jeu, et pratique : aller retour jusqu’à l’école ou jusqu’aux lieux d’activités sociaux culturelles;
    -Les nouveaux usagers représentés pour une part importante par les étudiants locataires de l’Estudiantine;
    -Les usagers occasionnels qui développent une activité de vente à la sauvette place Ballanche;
    -Les usagers extérieurs venus d’autres secteurs de la ville et qui traversent le quartier;
    -Autres publics envisagés: politiques, police municipale, personnes sans domicile fixe, historiens, sociologues, urbanistes, architectes.

    Le travail filmique que nous proposons permettra d’appréhender chacun de ces modes d’appropriation d’un territoire à travers leur spécificité mais aussi à travers les relations qui se tissent de l’un à l’autre.

    Chaque entretien sera élaboré avec les membres de l’atelier. Ils participeront aussi à sa mise en œuvre, à sa réalisation et à son montage.

    La mobilisation des personnes concernées par cet atelier se fera par l’intermédiaire de structures sociales du quartier : L’Ifra avec lequel nous initions ce projet, le Centre Social Bonnefoi qui porte dans sa propre histoire l’histoire récente du quartier. Ces deux structures fortement présentes servant de relais et de passeurs vers le public que désigne ce projet. »

  • CEUX QUI RESTENT Un film de Jérémy Gravayat(en cours  – Durée prévue : 80′) »En 2007, l’Association Les Inattendus, basée dans le quartier de La Guillotière à Lyon, m’a proposé de réaliser une série de portraits de sans-papiers vivant dans l’agglomération lyonnaise.
    Suite à cette expérience, ils m’ont demandé, au printemps 2008, de réfléchir à un nouveau projet, dans la continuité du précédent.Dans ce cadre, deux éléments ont influencé le contenu de ce projet. Après une exploration de réalités contemporaines de l’immigration à Lyon, je souhaitais continuer ces recherches en replongeant vers le passé de certaines de ces réalités. Il s’avérait aussi que l’action de l’association pouvait se déployer sur le quartier de Gerland, chose qu’elle avait moins mise en place jusque la sur des projets cinématographiques. Lors de mes repérages, j’ai donc découvert l’ancien quartier ouvrier de Lyon, Gerland. Il était jusqu’en 1990 quasi exclusivement constitué d’usines, d’ateliers, et de logements HLM, et peuplé par les différentes vagues de travailleurs immigrés depuis le début du siècle. La ville de Lyon, depuis dix ans, a lancé un grand plan d’urbanisme, afin de transformer intégralement ce quartier en un nouveau pôle de Recherche et d’Etude, et en un secteur de logement pour les classes moyennes ou aisées. Lentement, les traces du passé ouvrier du quartier disparaissent. J’ai donc décidé de travailler sur un terrain, au sens propre, sur lequel une usine serait encore présente, mais inactive, et de suivre la mutation de ce terrain, lors de la destruction de l’usine, puis la construction de nouveaux logements. Mais également d’étudier les differents types de personnes y ayant vécu ou travaillé. À un stade où j’avais repéré plusieurs terrains susceptibles de devenir le « Lieu » du film, j’ai parlé de mon projet au documentariste Dominique Dubosc, dont j’ai été l’assistant pendant plusieurs années. Il m’apprend alors qu’il a réalisé, dans les années 70, un film militant avec le groupe des Cahiers de Mai, a Lyon, Gerland, lors d’une grève de travailleurs immigrés de l’usine Penarroya. Il accepte que j’utilise ces images. Je décide donc d’en faire le terrain de mon film. Je découvre par la suite que les grèves de Penarroya sont aujourd’hui considérées comme un mouvement emblématique de la naissance des mobilisations des travailleurs étrangers en France.

    Peu à peu, je rentre en contact avec certains militants des Cahiers de Mai vivants encore à Lyon, ainsi qu’une chercheuse parisienne qui travaille sur cette grève et rassemble depuis plusieurs années toutes les archives privées qu’elle arrive à récupérer. Les militants m’orientent alors vers Amor, un ancien ouvrier de Penarroya Gerland, leader de la grève, aujourd’hui retraité. Je l’interview a plusieurs reprises et il devient un des personnages centraux du film.

    La première partie du film s’attardera donc à décrire ce que fut la vie de ces travailleurs immigrés dans le quartier de Gerland, au travers de l’histoire d’Amor et de quelques autres. Il s’agira de décrire les conditions de vie, d’habitat et de travail de ces populations. De façon centrale, le film s’interrogera sur les droits que ces personnes avaient a l’époque en France, et sur la façon dont ils se sont battus pour les changer.

    Le film étendra dans un deuxième temps sa recherche jusqu’à nos jours, notamment en interrogeant les anciens ouvriers aujourd’hui retraités sur leur vie actuelle, sur une réflexion rétrospective éclairant leur parcours dans la société et les changements survenus dans leurs vies depuis presque 40 ans (relogements en banlieue, droit du travail, droit de séjour, salaires, normes sanitaires du travail en usine métallurgique).

    Cette mise en perspective du passé par une observation de réalités actuelles se développera également dans un second temps lors du tournage couvrant la période de la démolition et de la reconstruction de cette usine et d’autres anciens sites industriels de Gerland. Au travers de ces tournages sur les chantiers, nous pourrons observer certains pans du travail et de la vie d’ouvriers d’autres générations, la plupart immigrés et travaillant dans le bâtiment de nos jours. Certains d’entre eux étant toujours et encore sans papiers, et travaillant dans des conditions sanitaires, sécuritaires et salariales toujours « problématiques », malgré le temps et les luttes passées. Cette observation mettra également en relief la transformation du quartier, emblématique des mutations urbaines actuelles de grandes agglomérations. Ces chantiers installant de nouveaux types de logements, les usines étant aujourd’hui inactives, le profil du quartier change profondément. La disparition des générations passées, du travail ouvrier dans l’enceinte centrale des villes, les augmentations de loyers… sont autant de facteurs transformant aujourd’hui cet ancien quartier populaire et immigré en un quartier moderne, technologique et destiné a l’habitat et au travail des classes moyennes.

    Le tournage, commencé en Septembre 2009 et achevé en juin 2009, a laissé place au montage du film, encore en cours. Le film sera restitué au public et aux financeurs début 2010.

    Lors de la réalisation de ce projet, Jean-Baptiste Fribourg a également réalisé un documentaire sonore accompagnant certains aspects abordés et les approfondissant sur d’autres axes thématiques. »

  • Vivre Ici (Jérémy Gravayat / Edouard Beau| Documentaire – Vidéo – 60′ – 2008)Portraits vidéos d’une douzaine de sans-papiers vivant dans l’agglomération Lyonnaise, réalisés entre Février et Mai 2007. Le film fut monté a l’automne 2007 et projeté a Lyon en Avril 2008 lors de trois soirées de Projections, débats et rencontres, incluant le film réalisé ainsi que six autres films abordant les problèmes des Sans Papiers en France, accompagnés d’interventions des réalisateurs ainsi que de divers militants, notamment du Collectif RESF. Ces projections, organisées à l’Atelier des Canulars, rue Montesquieu à Lyon, furent également accompagnées d’une exposition de photographies d’Edouard Beau, co-réalisateur du film, prises lors des rencontres avec les differents personnages du film.

    Je suis arrivé ici. Je ne connaissais personne. J’avais soixante euros dans ma poche. On m’a dit: il faut te débrouiller. Je n’ai pas de papiers. Pas de logement. Pas de travail. Ici tu n’es rien. J’avais l’illusion que je serai respecté. Comme un citoyen. Mais non. Je n’ai que des devoirs. Et aucun droits. Je me sens comme un criminel. Je ne comprends pas pourquoi la France me dit. Du jour au lendemain: lève-toi. Rentre chez toi. Je voudrais juste pouvoir vivre. Vivre ici.

    « En 2007, nous avons arpenté les rues, les hôtels, les foyers et les squats de l’agglomération lyonnaise. Nous avons recueilli leurs paroles, leurs histoires. Ce film est constitué de douzes d’entre elles. »

  • Projet « Mémoire et solidarités, hier et aujourd’hui, à la Guillotière. » (2006 – 2008)En lien avec la réalisation d’un film documentaire de Béatrice Dubell autour du personnage de l’abbé Carteron, militant anti-colonialiste du quartier (période 1950-1962) :>Ateliers sur la mémoire de la guerre d’Algérie à Lyon «Les petites histoires à écouter»> Atelier conduit par un jeune réalisateur, Jérémy Gravayat, et un photographe Edouard Beau autour de l’engagement des habitants du quartier auprès des jeunes élèves menacés d’expulsion et des sans papiers.
  • « Les Visions de Clara », ateliers autour de la réalisation d’un feuilleton audiovisuel, dans le quartier de la Guillotière (2004-2007)Objectif initial : concevoir et rédiger le scénario d’un feuilleton audiovisuel. L’histoire se déroulera dans les décors naturels de la ville. Principalement dans le quartier de la Guillotière qui fait lien entre le troisième et le septième arrondissement de Lyon.Une dizaine d’épisodes seront imaginés. Il s’agit moins d’une rédaction définitive des scénarii, que de la définition du cadre général du feuilleton. Ce qui est appelé communément la bible. En sachant que la dramaturgie, l’intrigue de chacun de ces épisodes sera directement inspirée par chacun des lieux choisis comme décor naturel de l’action. Les personnages ponctuels ou récurrents, (ceux que l’on retrouve d’un épisode à l’autre). Leurs relations.Les axes dramatiques ou fictionnels de chaque épisode et de l’ensemble du feuilleton.2007, début 2008 :
    Suite aux ateliers d’écriture, de montage, de réalisation, de moulage, (etc.) menés depuis juillet 2004, nous avons mis en ligne, en octobre 2006 un site Internet rendant compte de toute la matière inventée, des histoires, des dessins, des photos et des vignettes vidéo où apparaissent les premiers acteurs.

    Nous avons édité une édition du scénario achevé, auquel a été ajouté un montage documentaire de toutes les vignettes vidéos qui ont été tournées à ce jour sous forme de DVD.

  • Réalisation d’un documentaire de 30 minutes sur le retour du cinéaste Mohamed Bouamari dans le quartier de la Place du Pontoù il a grandi (2003)En co-oproduction avec Zaléa TV, télévision associative, et le le soutien du FAS national.
    Le 26 mars 2003, dans le cadre de l’année de l’Algérie, Mohamed Bouamari présentait Le charbonnier à L’Elysée. Le cinéaste retrouvait à cette occasion le quartier de la place du Pont où il a grandi, et qu’il n’avait pas vu depuis plus de 40 ans. Il a donc prolongé quelque peu son séjour et arpenté le quartier en compagnie d’une jeune lyonnaise, Ismahen Saouci. En se questionnant sur l’histoire de ce quartier, elle est une de ces descendants d’immigrants qui cherche à construire sa mémoire. Ensemble, ils mènent une ballade sensible et expérimentent las nouvelle géographie humaine du quartier.
  • « La ville des yeux » réalisé avec les enfants du quartier sur le thème de la ville (2002)