PHILIPPE GRANDRIEUX | De la télévision au cinéma

Vendredi 5, Samedi 6 et Dimanche 7 juin 2009 || l’Elysée / CNP Odéon

VENDREDI 5 JUIN à 20h à l’Elysée

  • Présentation du week-end en présence de Philippe Grandrieux et de Raymond Bellour (théoricien du cinéma, membre du comité de rédaction de la revue Trafic)
  • Projections vidéo :
    La Taille de l’Homme (1989 / 30 min)
    La Taille de l’Homme est inspiré d’un texte de l’écrivain Charles Ferdinand Ramuz. Dernier des quatre films d’un programme intitulé « Azimut » diffusé sur une télévision locale (TV Fnac), il vient notamment après un entretien avec l’historien d’art Jean-Louis Schefer (le Labyrinthe) et un autre avec le philosophe Paul Virilio (le Monde est une image). Philippe Grandrieux continue ici à développer un travail esthétique dans le contexte télévisuel, opérant par montage d’images de films et d’actualités dans un souci purement poétique.

    Brian Holm, Danemark (1993 / 7 min)
    Ce film fait partie d’une série de 24 portraits de coureurs cyclistes, intitulée « la Roue » et diffusée en son temps sur la Sept. Philippe Grandrieux en a signé deux : Gert Jan Theurisse et Brian Holm. Les sportifs sont filmés dans leur intimité, dans une proximité que le réalisateur développera ensuite dans ses œuvres de fiction.

    La Peinture cubiste (1981 / 55min / co-réalisé avec Thierry Kuntzel)
    Un homme rentre tard chez lui, dans l’atelier où il habite avec sa femme. Tout est dans l’obscurité. A l’aveuglette, il traverse la pièce encombrée d’obstacles, contraint de deviner chaque meuble et chaque objet. L’univers quotidien a cessé d’être familier.
    « Mettre en scène la peinture cubiste c’est par conséquent montrer comment l’espace de l’atelier de Jean Paulhan (auteur de La Peinture cubiste) se transforme au cours d’une petite aventure nocturne, parce qu’il échappe au seul contrôle de la vue, comment cet espace « classique » se métamorphose en l’espace d’un tableau moderne. » (Philippe Grandrieux)

SAMEDI 6 JUIN de 10h à minuit | PROJECTIONS VIDEO NON-STOP à l’Elysée
Intégrale de la série « Live », programmée par Philippe Grandrieux sur la Sept en 1990

A l’ère des nouveaux supports vidéo, Philippe Grandrieux propose à des cinéastes, photographes et plasticiens la réalisation d’un film tourné en un seul plan-séquence d’une heure (soit la capacité d’enregistrement sur une cassette Hi8) : une manière de capter le réel dans son mouvement et dans sa durée.
« Dans Live c’est la question de la durée, du flux, du continuum du temps qui m’intéressait. Tourner un plan-séquence d’une heure est assez déstabilisant. On peut construire quelque chose en 10 minutes. En 30 minutes ça devient déjà assez difficile d’avoir une idée d’un commencement, d’un milieu et d’une fin, mais dans un plan-séquence d’une heure on finit par ne plus savoir ce qu’on tourne, ne plus avoir de repère. On se met à filmer « le monde qui arrive », Live était très lié à cette phrase de Wittgenstein au début de Tractatus qui dit que « le monde est tout ce qui arrive. »(Philippe Grandrieux)

  • Ainsi nous étions… de Uri Korenhendler
    Intérieur jour, août 90, hôpital gériatrique à Jaffa, Israël.
  • Après la chasse de Lasse Naukkarinen
    Rituels d’une chasse à l’élan filmés sur l’île de Viljakka, en Finlande.
  • Berlin 10/90 de Robert Kramer
    Les interrogations d’un cinéaste après la chute du mur, dans le huis clos d’une salle de bain.
  • Bernadette de William Karel
    Une heure avec Bernadette, orpheline, enfant placée de la DDASS.
  • C’est vrai de Robert Franck
    Un 26 juillet de 15h45 à 16h45, à Manhattan, une série de rencontres plus vraies que nature.
  • Dallas, Texas de Ken Kobland
    Dallas, Texas, sur la place où a été assassiné John Fitgerald Kennedy.
  • Histoires de Philippe Grandrieux
    Jean-François Maurige, peintre, au travail dans son atelier, le 11 décembre 1990.
  • L’Image Tampico de Thierry Kuntzel
    Un panoramique de 360° à Tampico, Mexique, au coucher du soleil.
  • La Lettre jamais écrite de Dominique Dubosc
    Pèlerinage dans la maison du père, à la recherche des souvenirs.
  • Mon Angleterre jamais oubliée de Nick Waplington
    Dans une petite ville minière d’Angleterre, un regard sur un monde en pleine déliquescence mais pas tout à fait anéanti.
  • Place Rouge de Daniele Incalcaterra
    Moscou. La Place Rouge. Le 3 août 1990. Entre 16h et 17h.
  • Salle de boxe de Christian Argentino
    Paris, Porte de la Plaine, un vendredi en fin d’après-midi, dans la salle des frères Acariès.
  • Solstice d’hiver de Gary Hill
    Vidéo, solitude… Autoportrait.
  • Visage Anthea de Stephen Dwoskin
    Le visage d’une femme

DIMANCHE 6 JUIN au CNP Odéon (6 rue Grolée, Lyon 2ème)

14h : Discussion ouverte entre Philippe Grandrieux et Raymond Bellour, autour de l’œuvre du réalisateur

A partir de 16h30 : Projection des trois longs métrages sortis en salles de Philippe Grandrieux

  • 16h30 : Sombre (1998 / 1h52)
    Jean tue. Il rencontre Claire, elle est vierge. Claire aime Jean. A travers les gestes de Jean, sa maladresse, sa brutalité, elle reconnaît ce qui obscurément la retient elle aussi hors du monde.
    « Voilà un film tout à l’image de son titre, que ce titre cherche à vraiment exprimer. Non seulement parce que l’histoire qu’il raconte est grave et dure, mais parce que pour soutenir cette histoire ou plutôt la rendre possible, son auteur a pris le parti d’une lumière noire qui emplit beaucoup de ses images et les maintient comme à l’écart des seuils moyens de visibilité. » (Raymond Bellour)

    Alan Vega, compositeur de la bande originale du film, est aussi plasticien. Le Musée d’Art Contemporain de Lyon lui consacre sa première rétrospective Alan Vega, Infinite Mercy du 15 mai au 2 août 2009 (www-mac-lyon.com)

  • 19h00 : La vie nouvelle (2002 / 1h42)
    Seymour, jeune soldat américain en permission à Sofia, est accompagné par Roscoe, venu négocier l’achat d’hommes et de femmes. Il découvre Mélania, une fille de Boyan qui contrôle le trafic. Fasciné par cette jeune prostituée, Seymour veut la posséder…
    « Il y a eu dans l’élaboration de La Vie nouvelle une relation très forte avec le chaos au sens d’un évènement historique, d’une chose traversée par un territoire, des corps, des visages, un paysage qui portent des traces d’une blessure profonde. C’est l’Est, ces pays comme la Roumanie, la Bulgarie, des pays marqués par la puissance des évènements historiques et en même temps, il y a le chaos intime, psychique, qui nous fonde. »
    (Philippe Grandrieux)
  • 21h30 : Un lac (2008 – 1h30)
    Une famille vit dans une maison isolée près d’un lac. Alexi, le frère, est un bûcheron, enclin à des crises d’épilepsie. Il est très proche de sa jeune sœur, Hege. Leur mère aveugle, leur père et leur plus jeune frère observent en silence cet amour incontrôlable. Un étranger arrive, à peine plus âgé qu’Alexi…
    « Tout ce film est plongé dans une tonalité sombre qui devient à elle seule une teinte mate et violente, à la lisière entre la couleur et le noir et blanc. Une caméra portée à même l’épaule du cinéaste-opérateur rend possible, poussée par un instinct quasi corporel, une physique insistante des plans. Comme si le regard, celui du cinéaste et de chacun des personnages devenant celui du spectateur, naissait d’un même élan à la fois de l’extérieur et de l’intérieur des corps. » (Raymond Bellour)
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