COMMUNE EXPÉRIENCE
Mardi 13 février

 

En marge des productions classiques, mais aussi des films indépendants existe une création foisonnante de films réalisés dans le cadre d’ateliers, de résidences et de processus collaboratifs. Un champ cinématographique qui, lorsque les conditions le permettent, peut révéler des objets filmiques à la forme ambitieuse et hybride (documentaire, fiction, cinéma expérimental, art vidéo).

Dans la fabrication de ces œuvres, le processus artistique prend une place prépondérante puisqu’il appelle la collaboration directe des personnes participantes à la fabrication de l’objet. Par là même, au cœur de ces expériences communes se trouvent une ambition de partage et une volonté d’offrir les conditions d’une émancipation intellectuelle, culturelle, philosophique.
Jacques Rancière dans Le maître ignorant pourrait résumer cette démarche ainsi : “Savoir n’est rien, faire est tout”. Dans le cadre de cette programmation, Les Inattendus invitent différentes structures et artistes à venir présenter les actions qu’ils ont menées et à partager leur expérience.

 

de 9h30 à 12h > TABLE RONDE
A l’université Lyon 2 | Amphithéâtre culturel / Campus Porte des Alpes

Enjeux de la création cinématographique dans le cadre de l’action culturelle
I – Introduction et présentation de chaque structure invitée (diaporama) 30′
II – Enjeux et modalités des pratiques participatives de création audiovisuelle 45′
III – Production, diffusion et relation aux institutions 30′
IV – Echange avec la salle 30′

Invités :
Antoine VATON (Association Périphérie), Aurélie PERCEVAULT (Laboratoire Mire),
Olivia EARLE et Dorian DEGOUTTE (Bandits-Mages), Caroline CACCAVALE et Joseph
CÉSARINI (Lieux Fictifs),
Modérateurs :
Dario MARCHIORI (Université Lyon 2), Jacques GERSTENKORN (Université Lyon 2),
Lionel RETORNAZ (Les Inattendus)


A partir de 14h > PROJECTIONS

A la MJC Monplaisir

14h – LABORATOIRE MIRE : Gratter la pellicule, sculpter la lumière
Association de cinéma expérimental et d’image en mouvement, Mire créée en 1993, développe son projet autour de la diffusion, de la mise à disposition d’un laboratoire de pratique cinématographique et de la mise en place d’actions culturelles. Elle a pour objet de promouvoir l’image en mouvement expérimentale, de sa fabrication à sa diffusion.

Magie du cinéma : Séquences en Super 8 sur le principe de trucages primitifs (apparition, disparition, substitution, glissement…) par arrêt/reprise de caméra et prise de vue image par image, inspirées entre autres par Georges Méliès et Norman McLaren.
Magie du cinéma – Collège le Bon Conseil – Classe de 5B (France, 2016, num, 7′)
La magie du cinéma – Collège Albert Vinçon (France, 2012, num, 4′)

Films sans caméra : Depuis les pionniers Len Lye ou encore Norman McLaren, de nombreux cinéastes se sont passés de l’usage de la caméra pour réaliser des films… Dans cet atelier qui aborde le cinéma dans une démarche plasticienne, des séquences animées sont réalisées en intervenant à même la pellicule.

Gratter la pellicule, sculpter la lumière (France, 2013, 16mm, 10′)
Atelier film sans caméra au GEM de Nantes (France, 2014, 16mm, 3′)
Atelier film sans caméra au Studio 11-15 de l’Accoord (France, 2014, 16mm, 3′)
Atelier film sans caméra au collège Molière (France, 2014, 16mm, 5′)
De l’argentique au numérique au Collège St Martin (2) (France, 2015, num, 2′)

Les ateliers Magie du Cinéma et De l’argentique au numérique on été développé en collaboration avec l’artiste Isabelle Dehay.

 

16h – ASSOCIATION PERIPHERIE : Résidence Vivre !
Le réalisateur Antoine Vaton présentera le projet Vivre !, une résidence territoriale en milieu scolaire qu’il a mené durant l’année scolaire dernière. Il a été accompagné par l’association Périphérie. La résidence a obtenu le soutien de la Drac ile de France et de la ville de Villepinte.
Le film de fiction Naufragé volontaire du cinéaste Didier Nion est le point de départ de ce travail de résidence. Antoine Vaton a participé à toute l’aventure du tournage des trois mois en mer, en tant que photographe de plateau, marin et assistant. Á partir de cette expérience, il a proposé à des enfants de différents âges d’explorer l’univers du film avec la participation d’autres membres de l’équipe du film.
Les élèves ont pu bénéficier d’une période d’initiation au langage de l’image et du son. Ces échanges permettant d’engager le projet dans une réflexion intellectuelle, morale et esthétique autour de la question de la survie. Durant la deuxième partie de l’année scolaire, l’expérience se poursuit et devient plus créatrice. Les différents ateliers et essais conduisent les élèves à la réalisation d’un film par groupe-classe et à la
réalisation d’une exposition commune à la centaine d’élèves impliqués. Tous ces objets réalisés par les jeunes ont été produits avec le soutien d’artistes, de techniciens du cinéma et ont été proposés au public à la médiathèque de la ville de Villepinte.

Entretien avec Jérémie Lippmann (extrait) (France, 2017, num, 9′)
Naufragés de légende (France, 2017, num, 6′)
Le vieil homme et la mer (France, 2017, num, 7′)
Vivre ! La Mer (France, 2017, num, 8′)
Les passagers (France, 2017, num, 15′)
Villepinte-Plage (France, 2017, num, 4′)

 

18h – ASSOCIATION LES INATTENDUS : Atelier urbains
Fondée en 1995, l’association Les Inattendus est un lieu de pratique et de diffusion audiovisuelle. Elle travaille et interroge les liens qui se tissent au sein de la ville entre les réalités sociales et culturelles qui la fondent et leurs représentations visuelles et sonores. Ses actions s’inscrivent à la fois dans un volet création (ex. ateliers, résidences) et un volet diffusion, programmation, rencontre (avec notamment un festival biennal consacré au cinéma très indépendant). Deux des réalisateurs membres de l’association, Alexis Jacquand et Lionel Retornaz, viendront présenter des projets sur lesquels ils ont travaillé récemment.
A propos de Tarare (France, 2017, num, 9′)
Une gare, un parc, une vieille tour, une usine désaffectée. À travers ces quatre lieux, de jeunes lycéens racontent leur ville, l’explorent, la redécouvrent, en dressent une topographie mentale et physique qui mêle passé et présent. Sur des images muettes, quatre voix off tirent un fil rouge composé de souvenirs, de descriptions, de témoignages et d’impressions.

Projet Nos Frontières
(France, 2018, num, 25′)
Qu’elle soit géographique, naturelle, symbolique ou intime, la frontière n’est jamais anodine. La traverser, c’est faire l’expérience d’un espace, de ses contours, de ses extrémités, de ses limites. Où se trouvent-elles, physiquement, mais aussi intrinsèquement, à l’intérieur de nous ? Existent-elles pour nous séparer ou plutôt nous repérer, nous orienter, nous définir ? Arpenter un territoire avec une caméra c’est peut être
déjà les révéler et les questionner.

 

20h – ASSOCIATION BANDITS-MAGES : Résonances
Depuis 1999, l’association Bandits-Mages (Bourges), forte de ses acquis en matière de diffusion des arts multimédias et audiovisuels, et des praticiens de son équipe, a initié la Zone d’activités artistiques et pédagogiques. La ZAAP a pour objet la mise en place d’ateliers de pratique artistique modulables autour de l’image et des nouvelles technologies, directement dans les structures intéressées du département du Cher et de la région Centre.
Olivia EARLE, chargée de production et Dorian DEGOUTTE artiste intervenant à Bandits-Mages viendront présenter l’association, la ZAAP et le projet Résonances.

Nosferatu, Répliqure – Lycée Edouard Vaillant (France, 2017, num, 2′)
Des gestes, un métier – Lycée Jean de Berry (France, 2016, num, 4′)
Cellofané – Lycée Marguerite de Navarre (France, 2017, num, 8′)
Résonances, captation performance audiovisuelle (France, 2015, num, 25′)
Résonances : L’art du VJing a permis aux participants d’un atelier, accompagnés de l’artiste vidéaste VJ A-LI-CE et d’André Fèvre, de vivre les phases d’un projet artistique, de la constitution d’une réserve collective de sons et d’images (fixes ou en mouvement) jusqu’à leur transformation et leur intégration dans l’espace via les outils numériques. La phase finale consiste à les jouer en direct dans une scénographie imaginée pour leur donner vie (immersion). La composition instantanée mêle alors ces éléments récoltés à l’émotion du moment. Les grandes lignes sonores du projet dérivent d’une approche de l’histoire de l’abbaye de Noirlac, (bruitages, enregistrements in situ, fragments de compositions avec des instruments/styles des époques revisitées), mêlée à une approche plurielle (plusieurs groupes d’élèves du conservatoire, plusieurs tranches d’âge aussi). La partie visuelle est apportée par les élèves de l’EPIDE autour de leur
histoire personnelle et de leur regard sur l’espace.

 

22h – ASSOCIATION LIEUX FICTIFS : Anima
Crée en 1994, Lieux Fictifs (Marseille) est un espace collaboratif de création et d’éducation sur l’image, qui développe des pratiques artistiques dont le sujet et le champ d’intervention est la « frontière ». Il invite les artistes à se confronter à la question de la transformation des frontières qui s’établissent entre les territoires et les personnes, frontière physique (la prison), sociale, culturelle ou générationnelle, mais aussi entre les formes artistiques, les matériaux de l’ image et du son.
Les réalisateurs Caroline CACCAVALE et Joseph CÉSARINI présenteront l’association et le projet Anima.

ANIMA, Caroline Caccavale et Joseph Césarini (France, 2016, num, 88′)
Le projet ANIMA est une expérience collaborative multiple. Dans une approche pluridisciplinaire, croisant différents champs artistiques comme l’image, la composition sonore et le mouvement dansé, mais aussi à travers la participation de personnes amateurs issues de diverses cultures, âges et milieux sociaux. Nous souhaitions interroger dans cette diversité, la question des frontières qui séparent les personnes, les
territoires et les temps. Inventer, imaginer et construire ensemble des sons, des mouvements, des textes et des images pour mettre en partage ce temps commun fait de désirs, de rêves et de réel bousculé. Anima est le souffle de vie qui renait dans l’altérité, dans l’inconnu qu’est cet autre, étranger et proche.

Long métrage produit par Lieux Fictifs en coproduction avec l’Ina, PhotoART Centrum, la Fondazione Cineteca Italiana, la Friche Belle de Mai et le Studio Lemon – Avec les soutiens de la Fondation Daniel et Nina Carasso, la Direction des Services Pénitentiaires d’Insertion et de
Probation des Bouches-du-Rhône, la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires PACA Corse, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Direction Interrégionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, la Région Provence- Alpes-Côte d’Azur, la Ville de Marseille et la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur.


LES INVITES PRÉSENTS :

Aurélie Percevault est active à Mire, association nantaise dédiée à la promotion du cinéma expérimental, en tant que coordinatrice du laboratoire et chargée des actions pédagogiques depuis 2011.Avant cela, elle a étudié la sociologie à Nantes et un peu de filmologie à Berlin, puis obtenu un CAP projectionniste et un Brevet Professionnel dans l’animation (BPJEPS) spécialité cinéma. Elle a une pratique personnelle liée au cinéma argentique, sous la forme de performances collectives (Zeropixel), d’installations ou de films courts.

Antoine Vaton quitte Nantes et part à 20 ans à Paris tenter sa chance dans le cinéma. Sa première expérience sera d’être stagiaire sur le tournage et au montage du « Dernier combat », le premier film de Luc Besson. Pendant dix ans il travaille ainsi sur plus d’une dizaine de longsmétrages. Il réalise quatre courts-métrages sélectionnés en festivals et écrit le scénario de deux films de long-métrage. Depuis plusieurs années il travaille à l’Ina comme intervenant et participe avec Périphérie à de nombreux ateliers d’éducation aux images et aux sons.

Olivia Earle est artiste et chargée de production au sein de l’association Bandits-Mages à Bourges. Après un DNSEP à L’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges, elle est intervenue au sein d’ateliers vidéo/cinéma dans des collèges et lycées. Elle a également programmé des concerts chez l’habitant et a ensuite été chargée de communication chez Bandits-Mages.

Dorian Degoutte est un artiste plasticien et réalisateur. Sa pratique de la vidéo, développée à l’École d’Art d’Annecy dans le département « design & espace », cherche à toujours s’adapter aux différents contextes d’interventions (résidences d’artiste en milieu rural ou urbain, espaces publics ou privés, ou encore lors d’ateliers de création à destination des scolaires). Il s’est récemment installé dans le Berry pour construire un projet vidéo sur plusieurs années à Vierzon, en collaboration avec Bandits Mages.

Caroline Caccavale, réalisatrice et fondatrice de l’association Lieux Fictifs, espace de recherche et de création sur l’image. Son travail questionne les frontières entre formes artistiques, mais aussi entre les territoires et les individus. Engagée depuis les années 90 dans un dialogue entre « art, prison et société » à l’échelle européenne, elle collabore avec différents artistes, mais également avec des chercheurs en sciences humaines et sociales.

Joseph Césarini, réalisateur et chef opérateur, il fonde Lieux Fictifs avec Caroline Caccavale et développe avec elle de nouvelles formes d’écritures collaboratives avec les personnes détenues et plus largement avec des personnes de la société civile. Il co-réalise avec Jimmy Glasberg le long métrage documentaire « 9m2 pour 2 » et mène par ailleurs un travail personnel sur la question de l’insularité.

Jacques Gerstenkorn est responsable du master Cinéma et audiovisuel de l’Université Lumière Lyon 2. Il propose aussi chaque année depuis 2001 une programmation dédiée à des documentaires en format court, inattendus et indépendants : c’est le festival Doc en courts.

Dario Marchiori, maître de conférences et programmateur, travaille sur les frontières entre documentaire, film-essai et cinéma expérimental. Il a édité un recueil d’écrits sur le cinéma d’A.Kluge et coordonné des volumes sur l’Expanded Cinema et sur l’expérimentation documentaire.

Lionel Retornaz, réalisateur et programmateur, il se forme en autodidacte au sein de la chaîne cinéma TCM. En 2010-2011, il suit les cours du Master de documentaires de création de l’Université Pompeu Fabra (Barcelone). Membre de l’équipe artistique de l’association Les Inattendus il est impliqué tant sur le volet programmation que création. Depuis 2015, il développe un projet d’ateliers cinématographiques à la Cité Jardin, quartier prioritaire de Gerland (Lyon).