Inattendus 2020 | Séances spéciales : Cinémagnetic

 

 

« Le cinéma est essentiellement révélateur de toute une vie occulte avec laquelle il nous met directement en relation. […] Toute une substance insensible prend corps, cherche à atteindre la lumière. Le cinéma nous rapproche de cette substance-là. »

 
Antonin Artaud, « Sorcellerie et cinéma », 1927
 
 

On ne sait jamais bien ce qui se passe dans une salle de cinéma, ce qui s’y joue au fond, dans l’obscurité. Guidés par le texte d’Antonin Artaud, nous aborderons différentes manières d’approcher, de capter et de donner à voir (ou à ressentir) les forces difficilement nommables, les flux d’énergie qui nous traversent et nous bousculent. Un programme qui vous invite à rester dans le flou de cet indicible et à vous y sentir bien.
 
Sur quatre séances, ce programme présente douze films d’époques, de techniques et de formats variés, dessinant de nouvelles voies pour un enchantement cinématographique.
 
Chaque film met en tension le corps de celui ou de celle qui filme, comme de celui ou de celle qui regarde. Chaque film, à sa manière, nous évoque un certain épuisement. Un épuisement des sens, du corps, du geste ou du procédé technique employé. Chacun cherche à nous extraire du commun pour atteindre ou expérimenter un autre aspect du réel.
 
Des oeuvres hybrides aux images magnétiques et aux sons enivrants jouant avec les composantes mêmes du cinéma. Le support, le rythme, la lumière et le mouvement sont quelques-uns des paramètres travaillés pour mener à un état de pleine disposition prolongeant cette « espèce de griserie physique que communique directement au cerveau la rotation des images. » (A. Artaud).
 
Ce parcours dans un cinéma aux contours mouvants fait se rencontrer des formes variées. Le documentaire, l’essai, le poème visuel ou l’expérimentation technique pourront croiser les routes de figures particulières de l’imaginaire occulte. Des films-incantations aux multiples évocations comme autant de portes ouvertes  sur l’invisible, points de bascule vers d’autres dimensions de l’être.
 
Matkormano reconstitue le procès d’un gourou de campagne tandis que Sorcières, mes soeurs décline une série de portraits autour de la figure réactualisée de la sorcière. Nous rencontrerons aussi une Cartomancienne dans la Provence des années 1930 ainsi qu’un magnétiseur exerçant de nos jours dans le Forez (L’Hiver et le 15 août).
 
Nous mettons également en avant deux cinéastes expérimentaux français : Jakobois et Teo Hernandez. Ils travaillèrent fréquemment ensemble tout en produisant une oeuvre très personnelle, usant du corps comme base et comme moyen du film. « Les films de Teo Hernandez nous rappellent que le pouvoir subversif des images ne provient pas de leur capacité à refléter ou à reproduire le réel ; mais plutôt d’une force capable d’invoquer des savoirs plus profonds ou des sensations extra-sensorielles, similaires à un rituel ou une expérience magique. » (Andrea Ancira, curatrice).
 
Ainsi, en compagnie de tous ces films et d’autres, c’est au mystère que l’on aimerait vous amener. L’oeuvre cinématographique devient l’endroit du contact. Que ce soit par l’altération des sens ou par leur redéfinition, le film use de ses charmes pour devenir le support de ce qui s’exprime audelà du mot.
 
Cinémagnetic est une invitation à déployer notre capacité d’émerveillement face aux puissances mystérieuses et conjointes de la vie et de l’art.
 
Jusqu’à faire corps avec…

 

 

 

 

Mercredi 19 février à 20h00 : Cinémagnetic #1

 

 

La Cartomancienne
Jerome Hill, États-Unis, France, 1932, 16mm > num, 12′

 

La Maison Goétie
Calypso Debrot, France, 2019, num, 6’

 

L’Hiver et le 15 août
Jean-Baptiste Perret, France, 2018, num, 56’

 

 

 

Jeudi 20 février à 18h00 : Cinémagnetic #2

 

 

Vadi-Samvadi
Claudio Caldini, Argentine, 1976-81, Super 8 > num, 8′

 

Passage du désir
Jakobois, France, 1988, Super 8 > 16mm, 9′

 

Sorcières, mes soeurs
Camille Ducellier, France, 2010, num, 30′

 

Nuestra Senora de Paris
Teo Hernandez, France, 1981-82, Super 8 > 16mm, 22′

 

 

 

Vendredi 21 février à 22h00 : Cinémagnetic #3

 

 

The Thieving Hand
Inconnu, États-Unis, 1907, 35mm > num, 7′

 

Barulho, Eclipse
Ico Costa, Portugal, 2017, num, 68′

 

Ascencions
Tooth, États-Unis, 2017, 16mm, 8′

 

 

 

 

Samedi 22 février à 22h00 : Cinémagnetic #4 (Clôture)

 

 

Waifen Maiden + Consume
Dominic Angerame, États-Unis, 2003, 16mm, 13′ 

 

Matkormano (version live)
Julien Louvet, Fabien Rennet, Éric Duriez, Damien Schultz, France, 2015, 45’

 

 

 

 
 


 

 

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