Cette année nous avons reçu 600 films provenant d’une quarantaine de pays. A l’issue d’un processus de pré-sélection s’échelonnant de juin à septembre 2015, nous avons sélectionné 90 films de 27 nationalités différentes de tous genres et supports confondus : des films tournés en pellicule (35mm, 16mm, super 8), en numérique ou utilisant des images récupérées (archives, films trouvés, internet).

Nous présenterons cette année les derniers travaux de cinéastes que nous suivons depuis de nombreuses années et qui nous témoignent une fois encore leur fidélité (Pierre Merejkowsky, Muriel Montini…), d’autres que nous avons découverts plus récemments et programmés dans de précédentes éditions (Toby Tatum, Sylvie Denet…) et enfin de jeunes réalisateurs et réalisatrices dont nous découvrons cette année l’univers (Chingiz Narynov, Eva Tourrent…).

Comme à l’accoutumée, le festival se fera l’écho des diverses formes cinématographiques  : le documentaire, la fiction, l’expérimental, l’animation, l’essai et l’art vidéo. Cependant, force est de constater que les frontières tendent de plus en plus à s’atténuer et l’interfécondité entre ces différents genres est cette année particulièrement prégnante. Les films sélectionnés témoignent d’une volonté de s’émanciper des cadres contraints que pourraient imposer leur genre ou leur sujet pour proposer de nouvelles approches du réel. Ces œuvres développent diverses stratégies de subversion et d’hybridation qui nous semblent particulièrement novatrices au sein de la création contemporaine.

Certains artistes adoptent les nouvelles technologies pour dévoiler les beautés enfouies d’un paysage au moyen de multiples compressions numériques ( M (Madeira) de Jacques Perconte) ou au contraire se réapproprient de vieux outils pour créer les conditions d’une rencontre ( Zone Blanche de Gaëlle Cintré sur les électro-hypersensibles, fut tourné avec une caméra mécanique, tout appareillage électrique étant prohibé sur le tournage).

Ainsi nous avons voulu concevoir cette nouvelle édition comme un panorama de créations audacieuses, interrogeant tout à la fois notre rapport au monde et à sa représentation mais présentant aussi une véritable réflexion sur le médium cinématographique.

C’est précisément dans cette perspective que nous ferons dialoguer trois univers, à la faveur de trois programmes spéciaux  :  celui du grand cinéaste du patrimoine espagnol, José Val del Omar, qui a sans cesse repoussé les limites de l’outil cinématographique pour en éprouver toute la force poétique  ; celui des films contemporains expérimentaux indiens, le cinéma Prayoga, qui interrogent les traditions culturelles, philosophiques et religieuses à la lumière d’une pratique filmique innovante et décomplexée. Et enfin l’univers des films de fiction explorant divers territoires mythologiques dans un programme intitulé «Aspects du mythe ».

Entre ces trois univers, se dessinent des proximités formelles (hybridation documentaire/fiction, recherches plastiques…) et des correspondances thématiques (le rituel, le sacré, le territoire…) qui résonnent par ailleurs avec de nombreux films de la sélection.

CLIQUEZ